Nicolas Mayer-Rossignol, maire socialiste de Rouen, a annoncé ce mercredi être atteint d’un cancer de la vessie. Il est l’invité de 7h50.
“Ça va bien”, commence Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen. “Je ne suis absolument pas à plaindre.”
Le socialiste a publié ce mercredi une lettre pour annoncer qu’à 47 ans il est atteint d’un cancer de la vessie, diagnostiqué deux ans plus tôt.
“J’ai eu beaucoup de réactions qui font chaud au cœur; même sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas toujours très tendres.”
Le maire de Rouen a décidé de prendre la parole en public pour s’exprimer sur “un sujet qui est tabou“. Il explique : “au travail, soit vous êtes bienportant, et censé être sain et ultraperformant, soit vous êtes malade. Dans ce cas-là, vous êtes isolé, parce qu’il faut vous soigner. Il y a une frontière entre l’isolement et la mise au banc, ou l’impression de la mise au banc, qui peut vite être franchie, sans forcément de mauvaises intentions.”
Un tabou aussi présent dans le domaine politique, selon Nicolas Mayer-Rossignol. “Il y a peut être une sorte de masculinisme mal placé à vouloir tout le temps être le leader à qui rien n’arrive, sur qui tout glisse, toujours performant. Mais est ce que c’est ça le vrai courage ? Est-ce que c’est ça la vraie humanité. Je ne crois pas.”
Une série d’actions dans la métropole rouennaise
Pour Nicolas Mayer-Rossignol, c’est donc l’occasion de mettre en avant des thématiques, qu’il juge essentielles. “L’hôpital public, on l’a beaucoup applaudi. Aujourd’hui non seulement on ne l’applaudit plus mais on l’appauvrit”, déplore le maire. Il veut aussi parler du statut des aidants et de la recherche. “Est-ce que ceux qui s’embarquent dans ces études sont valorisés en France ? La réponse c’est non.”
Avec la métropole rouennaise, le maire socialiste compte par ailleurs mener “toute une série d’actions de bienveillance professionnelle” pour accompagner sa prise de parole. “Concrètement, ça veut dire libérer la parole, faciliter le rythme et le temps de travail. Il ne s’agit pas de forcer les gens à travailler. Mais quand on est malade, parfois, garder un lien avec ses collègues, c’est important, y compris d’un point de vue thérapeutique.”