«La musique est l’aliment de l’amour»… Si ces deux-là donnent raison à Shakespeare, ce n’est pas en jouant les Roméo et Juliette tragiques. Plutôt sur un air joyeux, avec pour devise «Comme il vous plaira». Tout sourit à Laurence Ferrari et Renaud Capuçon .
La présentatrice du JT de TF1, confortée par de bonnes audiences, ne voit plus son trône contesté. Quant au violoniste prodige, il accumule les triomphes, en concert , mais aussi avec ses enregistrements. Prochain sublime succès annoncé : la sortie, le 3 avril, de ses Concertos de Mozart, volumes 1 et 3 (Virgin Classics).
Mais la plus miraculeuse harmonie, ils la trouvent ensemble. Emerveillés de vivre le deuxième printemps d’une passion si forte qu’elle parvient à vaincre le tempo trépidant de leurs deux emplois du temps.
Deux solistes se regardent dans les yeux, ce vendredi 27 mars, Salle Molière, à Lyon : Renaud Capuçon, l’un des cinq plus grands violonistes de la planète classique, répète avec le pianiste Frank Braley un récital Beethoven ; Laurence Ferrari, perdue dans ce théâtre vide, dirige chaque soir la «grand-messe» de TF1, le JT le plus regardé d’Europe.
Sauf dans quelques régions lointaines, mal desservies par les médias, ce n’est plus un secret : Laurence Ferrari et Renaud Capuçon s’aiment. Voilà bientôt un an qu’ils jouent à quatre mains une même partition – tempo appassionato – dont la première note fut un coup de foudre, lors d’un «dîner de Savoyards» (elle est d’Aix-les-Bains, il est de Chambéry) chez le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Michel Barnier. Un «coup de foudre», Laurence ne craint pas d’utiliser l’expression, quand elle parle de son nouvel amour. Les «photographes patients» ont beau les suivre à la trace, ils vont plus vite que les flashs : Francfort, Singapour, Londres, Sydney… Laurence profite de ses week-ends de liberté (ceux où ses deux enfants sont chez leur père, Thomas Hugues) pour sauter dans des avions et aller rejoindre Renaud dans toutes les villes où il manie l’archet. Avec les 160 concerts qu’il donne chaque année aux quatre coins de la planète, elle a de quoi voir du pays.
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«Le fait d’aimer et d’être aimée me donne des ailes en permanence», avouait récemment la journaliste, qui se dit «sereine, tellement heureuse»… Il y a de quoi : 2008 aura été plus qu’une bonne année pour Laurence Ferrari. L’année par excellence. La rencontre avec Renaud au printemps, le fauteuil du 20 heures en août…
Dans sa vie à elle, pourtant, les choses sont toutes simples : elle est le point d’ancrage de Renaud, la femme qui lui a donné la stabilité personnelle dont il avait besoin. De son côté, le musicien conserve sur les paillettes médiatiques (qu’il connaît bien) un regard extérieur, suffisamment distancié pour la rassurer. En clair, Renaud est l’homme qui l’aime et qui l’aide à s’évader, quand le besoin s’en fait sentir, d’un univers qu’elle n’abandonnerait pour rien au monde mais qui peut, parfois, se révéler un peu étroit aux entournures. Dans ces moments-là, il lui ouvre une porte qui donne sur des voyages, des dépaysements, des aventures artistiques et intellectuelles, ou de fabuleuses rencontres, comme celle des grands solistes que, jusqu’alors, elle admirait de loin.Puisque leur amour est indissociable de la musique, et que Laurence a commencé le piano toute petite, on se prend dans un excès de romantisme à les imaginer en train de jouer ensemble, ses arpèges répondant à ses pizzicati. Hélas, l’autre «reine» du JT a abandonné le clavier en reprenant le 20 heures et ne se sent ni les capacités ni l’envie d’affronter Renaud sur ce terrain-là. Chacun sa spécialité.