Il est une icône de RTL, ce n’est donc pas sans émotion que la station a recueilli ses adieux. Philippe Bouvard a dit au revoir aux auditeurs de la célèbre radio pour prendre, à 95 ans, une retraite on ne peut plus méritée qu’il passe avec son épouse Colette dans son penthouse à Cannes – il s’est débarrassé de ses autres biens. Les journalistes de la maison pour qui il a travaillé avec tant de passion se sont rendus chez lui pour lui souhaiter un bel anniversaire.

C’est un homme fier de tout ce qu’il a accompli et serein qu’ils ont rencontré, même si, évidemment, sa santé reste fragile. Il dit sans tabou au micro de RTL : “J’ai pris la décision, mais peu à peu, de me retirer, de dire au revoir ou de dire adieu. Mais enfin, c’était déjà fait. Simplement, peut-être que dans les grands moments où on évoquera des événements que j’ai vécus et parfois auxquels j’ai participé, on entendra un filet de ce qui me reste de voix. Mais c’est terminé. Attendez, 95 ans révolus, ça permet quand même de prendre la retraite le cœur serein !”

Modeste, Philippe Bouvard estime qu’il ne mérite pas “d’être retenu” et dit simplement : “J’ai occupé ma place très longtemps. Pas trop mal. C’est tout. J’ai fait mon boulot. Au revoir et merci. Enfin ‘Au revoir’, Adieu. J’aimerais dire [aux auditeurs] que j’ai eu avec eux des liens privilégiés. Alors, j’ai eu des liens privilégiés et des liens que crée la voix et que ne crée pas toujours la lecture. Parce que le fait de parler aux gens, ça signifie qu’on leur donne une partie de soi-même, qu’on se rapproche d’eux. C’est ce qui n’est pas toujours le cas d’un livre. Sauf que le livre, on le garde, on le fait relier, on le met dans une bibliothèque. C’est un souvenir plus durable.” Présentateur historique des Grosses Têtes pendant trente-sept ans, Philippe Bouvard mesure toutefois l’importance de l’émission et la décrit comme la réussite de sa vie : “Ca fait partie de ma vie quotidienne puisque j’avais une émission la journée et une émission la nuit. Et ce n’étaient pas des petites émissions.”

COADIC GUIREC / BESTIMAGE – BestImagePhilippe Bouvard en 1994

Le rire de Philippe Bouvard à la radio est inoubliable mais sa franchise aussi. Et c’est avec cette attitude qu’il aborde sa santé et les soucis liés au grand âge et dont il s’accommode comme ses problèmes de vue et d’audition. Une santé fragilisée sur le tard, mais il se réjouit plutôt de tout ce qu’il a accompli avant, lui qui a démarré comme journaliste de presse écrite : “J_e suis un journaliste qui a été d’abord multimédia, ce qui existe de moins en moins. Pensez qu’à un moment du parcours que vous voulez bien évoquer aujourd’hui, j’ai eu 11 collaborations simultanées. C’est un record, surtout que je crois que j’assumais pas trop mal ces différentes collaborations. Mais autrement, je suis venu au bon moment et je suis resté suffisamment pour avoir une petite influence_.”