quelque temps après celle du supposé paquet de cocaïne, c’est une nouvelle polémique dont Emmanuel Macron se serait sûrement bien passé. Un « coup au visage », une « gifle », un « moment de complicité » ? Les interprétations sont nombreuses depuis le début de journée, alors que les images du geste de Brigitte Macron sur le visage de son mari au Vietnam sont devenues (extrêmement) virales.

Comme l’ont rapporté plusieurs médias, les équipes du président ont commencé par nier la véracité de ces images. Problème : elles ont été capturées par les caméras de journalistes internationaux présents à l’aéroport de Hanoï, où l’avion présidentiel a atterri dimanche soir. Lundi après-midi, le président a également répondu directement à la presse sur le sujet, assurant qu’il ne démentait « rien du tout », et qu’il était simplement en train de se « chamailler » avec son épouse.

Démenti, dé-démenti ?
On récapitule : la vidéo a déjà énormément circulé aux alentours de 8 heures ce lundi matin, quand franceinfo sort l’un des premiers articles de la journée sur le sujet et que l’Agence France Presse publie une première dépêche, rapidement reprise par de nombreux médias. « Si dans un premier temps, l’Elysée a démenti la vidéo auprès de franceinfo, évoquant un faux document, l’entourage d’Emmanuel Macron relativise et souligne désormais lundi matin « un moment de complicité » entre le président de la République et son épouse », rapporte franceinfo.

Pour comprendre comment s’est déroulé la communication entre les équipes du président et les journalistes, 20 Minutes a contacté l’un d’entre eux, un journaliste français présent sur place. « Pour cette séquence précise, les journalistes français étaient positionnés au pied de l’escalier de l’avion, sur le tarmac, avec le service de presse de l’Elysée. Nous étions donc en contre-plongée, légèrement désaxés par rapport à la porte de l’avion, ce qui fait que personne n’a vu le coup (ou poussette) au visage. Ni les journalistes et photographes français, ni les attachés de presse », expose ce dernier. Les images reprises partout ont en fait été capturées soit par les médias vietnamiens, soit par l’agence américaine Associated Press (AP). L’avion présidentiel a atterri aux alentours de 21h30 heure locale, et c’est donc au matin que les journalistes présents sur place découvrent la polémique.

« Un certain malaise bien compréhensible »
« Le premier réflexe a été de vérifier s’il pouvait s’agir d’une vidéo manipulée par IA. L’Elysée a dans un premier temps, vers 9 heures, démenti tout incident auprès des journalistes présents lors de ce voyage officiel. Puis, peu avant midi (heure locale), nous avons reçu un message de l’entourage du président disant : « C’était un moment où le président et son épouse décompressaient une ultime fois avant le début du voyage en chahutant. C’est un moment de complicité. Il n’en suffisait pas plus pour donner du grain à moudre aux complotistes » », poursuit notre source. « Il y a donc d’abord eu un moment de flottement dans la matinée, où personne ne savait s’il s’agissait d’un fake ou non. Puis, lorsqu’on a appris que c’était AP – une agence fiable – qui avait fait ces images, on a senti un certain malaise bien compréhensible au sein des services de presse élyséens. »

Bien que le démenti ait été rapporté par la presse en même temps que la version de la « chamaillerie », force est de constater que les équipes présidentielles ont répondu avec précipitation. Aurait-il mieux fallu ne rien dire en espérant que l’incendie s’éteigne de lui-même ? Pas si simple, surtout dans le contexte actuel. « On est à la fin du deuxième mandat d’Emmanuel Macron, un président avec une cote de popularité très basse, qui subit des critiques de toutes parts depuis un certain nombre d’années. L’option de ne pas communiquer peut être dangereuse dans le cadre d’une crise, car pour beaucoup de gens, ça ne veut pas non plus forcément dire que cette actualité est fausse », expose Alexandre Eyries, enseignant chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’Université catholique de l’ouest

Communiquer via les réseaux sociaux ou via les journalistes ?
Un exercice d’équilibriste qui fait écho à une situation similaire où l’Elysée avait, cette fois-ci, opté pour une option différente. Ce dont nous parlions au début de cet article. Alors que la rumeur d’un sachet de cocaïne posé sur la table entre les chefs d’Etats français, britanniques et allemands enflammait les réseaux sociaux, le compte X officiel de la présidence avait pris les devants, publiant un visuel reprenant les codes des memes Internet pour démentir les accusations.