L’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux a estimé jeudi 2 janvier que la santé « n’est pas à sa juste place » dans le gouvernement Bayrou.
POLITIQUE – La santé reléguée en bas de l’échelle. Pour l’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux, le gouvernement du nouveau Premier ministre François Bayrou n’est pas à la hauteur des enjeux en matière de santé en France, avec une hiérarchie qui « ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l’accès aux soins ».
Le ministre de la Santé Yannick Neuder est effectivement placé au 21e rang protocolaire, sous la tutelle de Catherine Vautrin qui se trouve à la tête d’un grand portefeuille regroupant aussi le Travail, les Solidarités et les Familles.
« L’avoir mis à un niveau si bas dans la hiérarchie ministérielle gouvernementale, c’est assez étonnant, fustige-t-il sur TF1 ce jeudi 2 janvier. On ne considère pas assez les sujets de santé, c’est même presque du mépris. »
Sept ministres de la Santé depuis 2022
L’ancien ministre de la santé a également déploré la « valse des ministres » – le septième depuis le début du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron – et a souligné « l’incompréhension » de la part du gouvernement quant à l’importance de la santé et de l’accès aux soins pour les Français.
Une instabilité qui empêche la mise en œuvre de réformes structurelles. Alors que l’hôpital public souffre d’un manque de moyens, de la fermeture de lits ou encore de l’engorgement des urgences, les dossiers s’accumulent et la crise hospitalière s’aggrave : « Le système de soins nécessite une réforme de fond, estime l’ancien ministre. Il faut régler les questions de l’accès au soin en médecine de ville pour désengorger les urgences. »
Interrogé sur la loi spéciale pour Mayotte qui sera présentée la semaine prochaine en Conseil des ministres, Frédéric Valletoux s’est dit « étonné » de ne pas avoir vu de mesures qui concernent l’accès aux soins à Mayotte. « Ceux qui soignent à Mayotte sont à bout de souffle (…) parce que le système est insuffisant. Il faut absolument aider à rendre plus attractif l’exercice médical à Mayotte ».