De par son activité frénétique sur Instagram, entre photos douteuses et messages cryptiques, Justin Bieber n’en finit plus d’inquiéter ses fans. De tous ses démons, il en est un qui le hante peut-être plus que les autres : P. Diddy.
Le biberon ou le bang, pourquoi choisir ? Virée à VTT avec pipe à eau intégrée, pause câlin avec son fils de dix mois sur le canapé et session en studio d’enregistrement avec joint au coin des lèvres : nouveau chantre de la paternité décomplexée, Justin Bieber inonde depuis maintenant deux mois ses quelque 294 millions d’abonnés Instagram de photos et vidéos de son quotidien… éclectique. A chaque jour son lot de publications non filtrées, de community managers paniqués et de fans alarmés.
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D’habitude les stars de son calibre utilisent leurs comptes Instagram en guise de vitrines dont ils confient généralement la gestion à des professionnels chargés de sublimer et monétiser le moindre post. Mais Justin Bieber n’a plus son équipe. C’est donc en solo, et avec une audace certaine, qu’il a repris il y a quelques mois la main sur sa carrière. Mais voilà, tout le monde n’est pas Taylor Swift. Contrairement à ce qui s’est passé pour la superstar de la pop, cette prise d’autonomie ressemble plus à une (re) descente aux enfers qu’à une libération.

Cernes, barbe en friche, silhouette asséchée sous de larges joggings… Les courtes nuits d’un jeune papa laissent parfois des traces, mais rarement à ce point. Le style « tout juste sorti du lit » a d’abord fait sourire : les sorties de Justin Bieber en Crocs et pyjama, main dans la main avec sa femme Hailey Baldwin en minirobe rouge et talons, ont inspiré en octobre dernier le costume de couple le plus tendance à Halloween, façon « Belle et le Clochard ».

Mais les apparitions du chanteur à la mèche froissée n’amusent plus. Plus encore que son look, ou ses photos Instagram, ce sont les longs messages d’introspection qui inquiètent les fans…
Vous ne pensez pas que si j’avais pu me réparer, je l’aurais déjà fait ?
Justin Bieber sur Instagram
« Je me suis toujours senti indigne. Comme si j’étais un imposteur », écrivait-il mi-mars. « Je crois que je me déteste parfois quand je sens que je commence à manquer d’authenticité », a-t-il ajouté plus tard. Et comme une réponse à son public préoccupé par sa santé mentale, il a partagé le 16 juin : « Les gens n’arrêtent pas de me dire de me soigner. Vous ne pensez pas que si j’avais pu me réparer, je l’aurais déjà fait ? Je sais que je suis brisé. Je sais que j’ai des problèmes de colère. J’ai essayé de travailler là-dessus toute ma vie », a-t-il confié. « Ça ne fait que me rendre encore plus fatigué et encore plus en colère. » Des prises de parole parfois cryptiques, parfois aussi extrêmement claires : « J’ai déménagé à Los Angeles en sachant que c’est la merde ici […]. Allons-nous laisser ces connards continuer à me traiter comme de la merde et ne pas changer les lois ? », interpellait l’artiste le 25 avril pour dénoncer le harcèlement des paparazzi.
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Justin Bieber, témoin des « freak offs » de P. Diddy ?
Les tourments de Justin Bieber pourraient avoir le visage d’un seul homme. Les premiers signes de son comportement erratique du chanteur se sont fait sentir il y a un an, au moment où éclatait l’affaire P. Diddy, son ancien mentor. En 2023, son ex-compagne, la chanteuse Cassie, déposait une plainte pour viol. Plus de cent vingt autres ont suivi et le célèbre rappeur est aujourd’hui accusé de racket, trafic sexuel et transport à des fins de prostitution. Pendant près de trente ans, il aurait abusé de son influence pour mener une campagne d’abus sexuels, notamment lors de ses « freak offs » : des soirées d’orgie durant lesquelles il aurait contraint des femmes à participer en les droguant puis en menaçant de diffuser des images filmées à leur insu.
Certaines de ces nuits de débauche ont été organisées après les fameuses soirées blanches que P.Diddy donnait à Los Angeles, Miami ou même à Saint-Tropez. Parmi les invités, bon nombre de VIP : Beyoncé et Jay-Z, Leonardo DiCaprio, Paris Hilton, Mariah Carey, Kim Kardashian… et Justin Bieber. Ce dernier avait à peine 15 ans et préparait son premier album lorsqu’il a été introduit dans le cercle proche de Diddy, par l’intermédiaire de son ancien protégé Usher.
Il sait qu’il ne faut pas parler de ce qu’il fait avec Big Brother Puff
P. Diddy à propos de Justin Bieber en 2011
« On est devenus amis d’une manière étrange, racontait Puff Daddy en 2011, sur le plateau du talk-show « Jimmy Kimmel Live », au côté de Justin Bieber. « Pour beaucoup d’entre nous, il est comme un petit frère […]. L’industrie de la musique est une famille soudée et nous voulons le protéger. » Mais alors que son poulain se vantait d’avoir reçu en cadeau de sa part une Lamborghini, le producteur avait coupé court : « Il sait qu’il ne faut pas parler de ce qu’il fait avec Big Brother Puff à la télévision nationale. » Une phrase qui avait fait rire le public mais qui, aujourd’hui, a un tout autre écho.

Justin Bieber était mineur lorsqu’il participait aux soirées de son « grand frère », qui mêlaient argent, alcool et drogues. En 2016 encore, Diddy le tenait sous son bras à l’after-party des Grammy Awards. Intime du producteur durant toutes ces années, Justin Bieber a-t-il été témoin du trafic sexuel qu’il aurait orchestré ? A-t-il lui-même été drogué ou abusé ? Alors que le procès de Sean « Diddy » Combs s’est ouvert le 5 mai à New York, un porte-parole du chanteur a nié tout abus dans un communiqué : “Bien que Justin ne fasse pas partie des victimes de Sean Combs, il y a des personnes qui ont été véritablement blessées par lui. »
Un Justin Bieber plus isolé que jamais, ou presque
De ces années passées sous la coupe de Diddy comme sous les feux de la rampe, Justin Bieber a gardé des traces. A 13 ans, il fume ses premiers joints. Très vite, il noie son mal-être et ses pensées suicidaires dans l’alcool, l’ecstasy, les antidépresseurs… « Toutes les nuits, mes gardes du corps et mon équipe venaient surveiller mon pouls », confiait-il sur sa chaîne YouTube en 2020. « Mon premier réflexe en me levant tous les matins était de prendre des médicaments et de fumer un joint. » Son équipe managériale a longtemps réussi à préserver son image impeccable d’idole des adolescentes, mais une arrestation pour conduite sous influence à Miami, suivie et d’une accusation de vandalisme à Calabasas, l’année de ses 20 ans, ont rayé le vernis.
Si Justin Bieber a fini par s’en sortir, après un long passage en cure de désintoxication en 2014, c’est grâce à l’intervention de ses proches. Non pas de ses parents Pattie et Jeremy, dont il s’est émancipé jeune tant les relations étaient compliquées, mais de son équipe. Celle des débuts : son manager Scooter Braun, qui l’a découvert sur YouTube en 2007 et qui a lancé sa carrière, son assistante-manager Allison Kaye, le chef de sa sécurité Kenny Hamilton… Des anges-gardiens auxquels Justin Bieber tourne aujourd’hui le dos, alors qu’il semble replonger.

La star a même coupé les ponts avec son ami Ryan Good, son manager de tournée, le styliste de sa marque de vêtements Drew House et son témoin de mariage. Une rupture qu’il a officialisée début mai en dévoilant sur ses réseaux sociaux un court film animé, dans lequel il délaisse une trottinette en panne de batterie – « scooter » en anglais, référence à son ancien manager Scooter Braun ? – avant d’incendier une maison remplie d’objets avec un smiley, le logo de Drew House. « Moi, Justin Bieber, je ne suis plus impliqué dans cette marque. Drew House ne me représente ni moi, ni ma famille, ni ma vie », a annoncé celui qui travaille désormais sur une nouvelle mystérieuse ligne d’accessoires baptisée Skylrk.
L’influence grandissante de Judah Smith
Du premier chapitre de sa vie, Justin Bieber ne semble n’avoir gardé que sa femme Hailey, ses vieux démons et son pasteur Judah Smith. Leader charismatique de l’église Churchome, l’une des congrégations chrétiennes les plus influentes d’Hollywood, ce pasteur de 44 ans, qui officie en casquette et veste en cuir, occupe une place importante dans la vie de la popstar. Pattie, la mère de Justin Bieber, l’avait approché en 2010 pour qu’il ait une « bonne influence » sur la vie chaotique de son célèbre fils. D’abord conseiller spirituel, qui a célébré son mariage en 2019, Judah Smith endosse aujourd’hui un rôle plus concret et lucratif, puisqu’il siège au conseil d’administration de l’une des sociétés du chanteur.
La force de son emprise aurait précipité la rupture de Justin Bieber avec son ancienne équipe, notamment Ryan Good, ex- membre de Churchome. « Lorsque Ryan a choisi de quitter l’Église, il a été excommunié », confie un proche à « Page Six ». « Tout le monde autour de Justin fait partie de cette église ». Tout le monde, sauf Hailey, qui verrait d’un mauvais œil l’ascendant du pasteur sur son mari… au point de mettre en péril son mariage ? Parce qu’elle est apparue sans sa large bague de fiançailles au doigt dans les rues de New York le 19 juin, les incessantes rumeurs de séparation sont reparties de plus belle. Rumeurs qu’elle avait pourtant tenté d’éteindre lors d’une interview accordée à « Vogue » en mai. « On pourrait penser qu’après avoir eu un enfant, les gens passeraient à autre chose, se calmeraient un peu, mais non. »
