KO Magistral : Quand Jordan Bardella fait bégayer Patrick Cohen avec une leçon de droit parlementaire

Le plateau de “Touche pas à mon poste” (TPMP) est une arène moderne. Ce n’est plus seulement un lieu de divertissement ; c’est un ring politique où les poids lourds viennent tester leurs crochets, esquiver les coups bas et, si l’occasion se présente, infliger un KO mémorable.

Ce soir-là, deux combattants de catégories différentes se faisaient face : d’un côté, Patrick Cohen, journaliste chevronné, incarnation d’une certaine presse traditionnelle, précise, inquisitrice ; de l’autre, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, jeune, calme, et devenu maître dans l’art de la rhétorique médiatique.

Patrick Cohen, fidèle à sa réputation, avait préparé son attaque. Il pensait tenir le “KO parfait”, le piège qui allait exposer la “contradiction” ou, du moins, “l’obsession” de son adversaire. Le sujet : la réforme des retraites. Le piège : les amendements déposés par le groupe RN.

L’attaque de Cohen est chirurgicale. Il sort les documents et accuse : « Même sur les retraites, vous ne parlez que d’immigration ! » Il sous-entend que le RN, incapable de penser l’économie, se rabat sur son unique fonds de commerce. Il précise, pensant enfoncer le clou : le but du RN serait « d’exclure les étrangers du système de retraite pour pouvoir financer celle des autres ». Le piège semble parfait. L’angle d’attaque est moral, social, et technique. Bardella est acculé. Du moins, c’est ce que Cohen croit.

Mais voilà, la politique est un art martial. Et ce soir-là, Bardella allait faire une démonstration de judo politique.

Face à l’accusation, Bardella ne panique pas. Il ne s’indigne pas. Il ne nie pas sur le fond. Il sourit. Un sourire désarmant. « Vous n’avez pas l’impression d’être légèrement caricatural ? », lance-t-il, avant de pointer « l’erreur de débutant ».

Le premier retournement est là. Bardella refuse le combat sur le terrain moral choisi par Cohen. Il va déplacer le ring sur un terrain que le journaliste ne maîtrise visiblement pas : le droit parlementaire.

S’engage alors, non pas un débat d’idées, mais une véritable “leçon de droit” en direct. Bardella, d’un calme professoral, commence son explication. « D’abord, monsieur Cohen, vous êtes un trop bon journaliste pour ignorer que… » La formule est polie, mais le sous-entendu est dévastateur : “Vous devriez savoir ce que je vais vous apprendre”.

Bardella explique alors que le gouvernement n’a pas présenté un projet de loi ordinaire, mais un Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSSR). Et là, il sort la règle technique, le “game changer” : « Par conséquent, dans le débat parlementaire, on ne peut pas créer de charges supplémentaires. »

C’est là que le piège de Cohen explose au visage de son auteur. Bardella explique que cette contrainte légale précise (liée à l’article 40 de la Constitution, qui encadre les PLFSSR) empêchait légalement son groupe de déposer son “contre-projet” complet sur les retraites, celui porté par Marine Le Pen, car cela aurait créé de nouvelles charges.

En d’autres termes, Bardella ne dit pas : “Nous n’avons pas fait cela”. Il dit : “Nous ne pouvions légalement pas faire autre chose que ce que nous avons fait, et vous, Patrick Cohen, en tant que journaliste politique, vous devriez le savoir.”

L’effet est instantané. Patrick Cohen, le grand intervieweur, l’expert des dossiers, est pris de court. Il bégaye. Il cherche ses mots. Il tente de reprendre la main, mais il est déjà trop tard. Il a été touché, non pas par une opinion, mais par un fait technique. Il a été “sonné” par le règlement de l’Assemblée Nationale. Bardella, en changeant de terrain, a fait passer son accusateur pour un amateur, un “caricaturiste” qui ne connaît pas les règles du jeu.

Le KO technique est prononcé. Mais Bardella n’en reste pas là.

Maintenant que l’adversaire est “groggy”, il est temps de passer à l’attaque. L’art du judoka n’est pas seulement de faire tomber l’autre ; c’est d’utiliser sa chute pour se relever plus fort.

Puisque Patrick Cohen voulait parler d’argent, Bardella va lui en donner. Il pivote magistralement du droit parlementaire au “portefeuille” des Français, un terrain où il sait qu’il sera écouté. Il sort la “facture de l’immigration”.

« Les aides sociales qui sont versées aux étrangers chaque année dans notre pays… c’est, au bas mot, 12 milliards d’euros par an. »

Le débat technique est terminé. Le débat politique commence, mais Bardella en a désormais fixé les termes. Il n’est plus l’accusé qui doit se justifier sur ses amendements ; il est le procureur qui demande des comptes sur l’utilisation de l’argent public.

Il enchaîne, face à un Cohen qui tente de protester sur le fait qu’ils “ont cotisé” : « J’en ai un peu ras-le-bol que dans notre société on demande toujours des efforts aux mêmes. » Le coup de grâce est donné.

Bardella conclut par le cœur de son message politique : « Gouverner, c’est choisir. » Il oppose son choix (faire des économies sur ce qu’il nomme la “générosité” envers les étrangers qui “parfois n’ont pas cotisé”) au choix du gouvernement (faire travailler les Français deux ans de plus).

La masterclass est terminée. En moins de trois minutes, Jordan Bardella a :

    1. Désamorcé un piège tendu en le qualifiant de “caricature”.

 

    1. Changé le terrain du débat, passant de la morale au droit parlementaire.

 

    1. Établi une supériorité technique en donnant une “leçon de droit” qui a fait bégayer son contradicteur.

 

    1. Une fois l’adversaire neutralisé, pivoté sur son propre terrain de prédilection : le coût de l’immigration.

 

    Délivré son message politique principal, se posant en défenseur des “classes populaires et moyennes”.

Ce n’était pas un débat, c’était une exécution rhétorique. Patrick Cohen, venu avec une lance, s’est retrouvé face à un bouclier juridique qui cachait une contre-attaque économique. Qu’on soit d’accord ou non avec les chiffres ou les idées de Jordan Bardella, la performance médiatique était d’une efficacité redoutable. Le journaliste, qui pensait coincer le politique sur ses obsessions, s’est retrouvé piégé par sa propre méconnaissance d’un détail technique “un peu chiant”, mais légalement imparable.

Et dans l’arène de TPMP, ce n’est pas toujours celui qui crie le plus fort qui gagne. Parfois, c’est celui qui connaît le mieux le règlement.

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